Votre bébé à l’arrière de la tête plate ?
Il s’agit d’une plagiocéphalie ou bien d’une brachycéphalie. Bien souvent, votre ostéopathe peut apporter des éléments de réponse à vos questions sur les raisons de cet aplatissement et sur les solutions possibles.
Il existe des facteurs de risque, souvent combinés, bien décrits dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé HAS :
- pendant la vie intra-utérine : gros bébés, première grossesse, manque de place dans le ventre, jumeaux, contractions fréquentes, mauvaise position intra-utérine (bébé bas dans le bassin par exemple)
- pendant l’accouchement : premier accouchement, accouchement long (faux travail), utilisation de certaines manœuvres obstétricales ou d’instruments, expulsion longue, prématurité…
- pendant les premières semaines de vie : manque de temps d’éveil sur le ventre, manque de stimulation droite-gauche, manque de portage du bébé et surutilisation de matériel de puériculture inadapté (transat, siège-coque (cosy), balancelle, cocon, cale-bébé, coussin anti-tête plate, réducteurs…), déficit de rotation de la tête avec position préférentielle du bébé (torticolis postural, bébé regarde souvent du même côté), torticolis musculaire congénital (incapacité de tourner la tête d’un côté)…
Ainsi, les déformations crâniennes positionnelles sont le témoin d’un problème de mobilité de l’enfant, qu’il convient de prendre en charge en kinésithérapie et en ostéopathie.
Nous constatons régulièrement une association entre torticolis, reflux gastro-œsophagien, ou RGO, coliques du nourrisson, obstruction d’un (ou des 2) canal lacrymal (les yeux larmoient, il y a des croutes dans l’œil…) et les déformations crâniennes (plagiocéphalie et brachycéphalie). En fait, tout peut être en lien, et nous prenons en compte la globalité de l’enfant afin d’être plus efficace dans le traitement.
De nombreuses études relatent des troubles associés à la plagiocéphalie potentiellement sur différents plans :
- cognitif et psychomoteur (retards dans le développement de certaines acquisitions) ;
- troubles de l’audition et de l’équilibre ;
- troubles de la vision ;
- troubles de l’occlusion ;
- troubles posturaux.
Corriger la déformation est certes important, mais il est aussi et surtout important de corriger ce qui a entraîné la déformation, en général le torticolis ou l’hyperextension. C’est le rôle des thérapeutes manuels (ostéopathes et kinésithérapeutes).
La déformation crânienne positionnelle doit être prise en charge par un kinésithérapeute et un ostéopathe (surtout si la prise en charge est tardive, afin d’avoir un maximum d’efficacité), puisque cela ne passe pas forcément avec le temps, et cela est potentiellement corrélé à des troubles non négligeables.
Parfois, les parents constatent que les conseils de positionnement seuls (inciter bébé à regarder du côté opposé) ne suffisent pas à corriger la préférence de rotation et la déformation, car bébé revient toujours dans sa position privilégiée. C’est typiquement un signe qui justifie une consultation en ostéopathie.
Notre but est de repérer et traiter les zones de restriction de mobilité qui sont la cause de la déformation (ou qui vont créer la déformation si celle-ci n’est pas encore présente).
Mais quand ?
- en prévention lorsqu’il y a préférence à la rotation de la tête ou torticolis ou hyper extension ;
- en traitement d’une déformation crânienne puisque celle-ci est associée à un défaut de mobilité qu’il convient de traiter.
L’idéal étant de loin en préventif, donc dans le premier mois, et à défaut en traitement lorsque la déformation est déjà présente voire bien avancée.
À noter qu’il n »est jamais trop tard pour consulter, même si les chances de récupérer une symétrie s’amenuisent avec le temps, il s’agira surtout de traiter ce qui a causé la déformation, afin de limiter les troubles potentiels associés et de s’assurer d’un développement harmonieux.